Les bâtiments des services secrets russes - Espionnage et Russie, vie des espions russes aujourd'hui et pendant la guerre froide

Le lieu où se trouvait le KGB, la célèbre Loubianka, est toujours utilisé par les services secrets russes, à savoir le FSB qui a remplacé les autres services à la dissolution de l’URSS. Il se trouve sur la place du même nom. Le bâtiment néo-baroque fut construit en 1898 pour une compagnie d’assurance. Ce n’est qu’en 1920 que la Tcheka, le lointain ancêtre du KGB s’y installa. Ce grand bâtiment contenait à l’époque une prison de 115 cellules, sur 6 niveaux pouvant accueillir jusqu’à 200 prisonniers, chacune comportant un judas. Des parcours de promenade étaient installés sur les toits garnis de hauts murs pour éviter tout contact avec l’extérieur.

En 1930 les services secrets russes ont reçu l’autorisation de pouvoir y torturer et même d’y exécuter des prisonniers, ceci avec l’aménagement des caves pour ce type d’activités. Avec l’activité grandissante, en 1955 le bâtiment fait l’objet d’agrandissements, avec la création d’un nouveau bâtiment juste à côté du premier, doublant sa surface. On l’appelle la «  Grande Loubianka », par opposition à la « Petite Loubianka », située 12 numéros plus loin. En 1984, dans un souci d’ouverture et dans un but de communication, le pouvoir russe décida de créer un musée juste derrière le célèbre édifice, dans une annexe.  En 1998, Vladimir Poutine alors directeur du FSB, donna l’ordre de construire une chapelle orthodoxe russe tout à côté de l’important bâtiment.

Il faudra attendre la fin de l’URSS, pour que les touristes soient autorisés à accéder au bâtiment principal. Mais malgré tout ce grand complexe reste un des endroits les plus protégés de Russie. Ce qui n’a pas empêché un artiste kamikaze russe  de mettre le feu à la porte d’entrée principal en novembre 2015, en y déversant un bidon d’essence, dans une provocation filmée, largement diffusée sur les réseaux sociaux à l’époque. Lui et ses complices sont arrêtés immédiatement par les services secrets russes, en 17 secondes, très exactement !!! Il a été accusé de vandalisme par un tribunal de Moscou, et a été mis 7 mois en détention provisoire et condamné à une lourde amende. Comme quoi il ne sert à rien de défier le pouvoir russe,  même de nos jours. Même si son message symbolique était juste de « casser les portes de l’enfer » !!! Heureusement pour le bâtiment, les forces de sécurités sont intervenues en un éclair, faut dire que ce serait un comble si elles avaient mis plus de temps à arriver !!!