Services secrets Russes : un retour aux sources des méthodes d’espionnage - Espionnage et Russie, vie des espions russes aujourd'hui et pendant la guerre froide

Avec le développement des outils de surveillance informatique des communications à grande échelle au niveau mondial par les américains, les services secrets russes sont retombés dans une forme de paranoïa exacerbée, avec un grand retour aux sources : c'est-à-dire remplacer les ordinateurs par… Des machines à écrire !!!

Ainsi le service chargé de la protection du siège du gouvernement russe et du président russe, a troqué ses ordinateurs par de simples machines à écrire. L’ensemble des portables et tours d’ordinateur seront remplacés par ces derniers. Les documents papiers sont plus difficilement copiable. Il faut vraiment avoir un agent sur place avec un appareil photo, ou tout au moins un téléphone portable.

Une nouvelle commande a été passée, pour compléter le parc déjà existant. En effet l’utilisation de ce type de matériel se fera déjà depuis un certain temps dans les services secrets russes. Chaque machine a sa propre frappe, ce qui permet d’identifier l’origine de la fuite en cas de divulgations de secrets et remonter aussi à sa source. Cela est en complète contradiction avec les évolutions technologiques de notre monde moderne, où tout s’accélère…
Ainsi, l’ancien directeur du FSN de préciser : «  il est facile de capter n’importe quelle information émise à partir d’un ordinateur : les moyens primitifs sont donc à privilégier  comme la main humaine ou la machine à écrire ».

Cela devrait réduire les risques d’espionnage d’après les responsables des services secrets russes, mais aucune méthode n’est infaillible. Les trahisons et faiblesses humaines étaient possibles avant l’ordinateur et le restent après son apparition. Il reste possible d’intercepter le message papier, au moment ou bien avant sa diffusion et là une simple photocopieuse suffit. Il est également possible de récupérer la bande d’encre après son utilisation.

Avec ce retour aux sources des méthodes d’espionnage, verra-t-on le retour des microfilms, des photos prises avec des micro-appareils photos ou même seulement avec des téléphones portables, à moins que là aussi les services secrets russes interdisent aussi ce type d’appareil dans les bâtiments des services d’espionnage russes.

En conclusion, ce n’est pas la façon de fabriquer le document qui pose réellement problème mais plutôt sa transmission. C’est pour cela que les entreprises et les états  utilisent des réseaux internes non connectés au net pour toutes les données sensibles. La technologie informatique a des failles, mais reste la solution la meilleure pour crypter des documents et les transmettre de façon sécurisée.

Source Libération